TJM freelance : Calcul du salaire net

Fixer le tarif de prestations en tant que freelance est un exercice complexe. En effet, il n’est pas évident d’estimer la valeur de son expertise et de son travail. Les honoraires d’un consultant indépendant sont le plus souvent exprimés en tarif journalier moyen (TJM) ou en taux horaire.

Voici les règles fondamentales à suivre pour définir un prix suffisant pour couvrir ses frais et son salaire, tout en restant compétitif. Effectuer une simulation en portage salarial est également essentielle.

Définir le salaire mensuel souhaité : THM et TJM

La première étape pour fixer le taux horaire d’un consultant indépendant consiste à déterminer le salaire net qu’il souhaite toucher chaque mois. Ce montant ne doit pas être trop faible, une pratique souvent perçue comme synonyme de prestations médiocres par les clients. De même, il ne doit pas être surestimé, car à compétences égales, ces derniers n’hésiteront pas à se tourner vers un concurrent.

  • Le taux horaire moyen (THM) d’un freelance désigne le montant facturé au client pour une heure de travail .
  • Le taux journalier moyen (TJM) d’un freelance désigne le montant facturé au client pour une journée de travail .

Le taux horaire ou le taux journalier moyen s’obtient à partir du montant du salaire net mensuel ciblé. Cette base de facturation convient pour les prestations ponctuelles et courtes.

Le TJM se calcule selon le procédé suivant :

  • Ajouter au salaire net mensuel le montant des charges sociales et fiscales. Il faut donc majorer le salaire net mensuel idéal par 30 % pour l’auto-entrepreneur, et ajouter l’impôt sur le revenu. Avec un autre statut, il faut doubler la rémunération souhaitée pour couvrir les charges qui représentent environ la moitié du bénéfice.
  • Il faut intégrer la totalité de ses frais de fonctionnement dans le « salaire brut ».
  • En partant de cette somme mensuelle, le TJM s’obtient en opérant une division par le nombre de jours travaillés par mois. Attention, le temps pour les déplacements, la prospection, la comptabilité, les tâches administratives, la communication, etc., ainsi que les congés, n’est pas facturé.

Il faut réduire le temps de travail estimé d’environ 30 % pour prendre en compte les heures non payées. Au lieu de travailler 22 jours complets de 8 heures par mois. Au final, seulement 15,4 jours peuvent réellement être pris en compte chaque mois.

Quel TJM pour quel salaire ?

Exemple de méthode de calcul de TJM pour un freelance

Voici une méthode de calcul simple du TJM, illustrée par un exemple concret afin d’en faciliter la compréhension.

  • Salaire mensuel souhaité : 3 000 €
  • Nombre de jours travaillés (sur une moyenne de 20 jours facturables pour le mois) : 15 jours
  • Salaire cible + cotisations sociales (part salariale) = 3 000 € + 22 % * 3.000 € = 3 660 €
  • Ajout des impôts : 3 660 € + 14 % x 3 660 € = 4 172,4 €
  • Ajout des frais professionnels : 4 172,4 € + 10 % x 4 172,4 € = 4 589,6 €
  • Ajout de la cotisation assurance chômage = 4 589,6 € + 80 € = 4 669,6 €
  • Ajout de la prime pour la mutuelle TNS : 4 669,6 € + 45 € = 4 714,6 €
  • Ajout de la prime assurance responsabilité civile professionnelle : 4 714,6 € + 40 € = 4 754,6 €
  • Une compensation aux avantages accordés aux salariés classiques d’entreprises : 4 754,6 € + 300 € = 5 054,6 €
  • Montant total du chiffre d’affaires à atteindre : 5 054,6 €
  • Montant du tarif journalier moyen : 5 054,6 €/15 = 337 €

En résumé, le consultant doit facturer 337 € à la journée aux clients pour percevoir un salaire de 3 000 € pour 15 jours facturés.

Pour connaître le taux horaire moyen (THM), il suffit de diviser le TJM par 8 heures (durée moyenne d’une journée de jour). Le THM s’élève donc à 42,12 €.

Il reste à adapter le TJM à la durée de la mission, à sa complexité, à ses enjeux…

Éléments à prendre en compte pour calculer son tarif journalier moyen en tant que Freelance

Son profil et son expérience

Il est naturel pour un consultant expert possédant un solide bagage de pratiquer des tarifs nettement supérieurs à ceux d’un débutant. Certaines entreprises sont prêtes à dépenser davantage pour engager un spécialiste compétent dans des projets nécessitant des compétences spécifiques.

Les freelances experts et renommés peuvent facturer 1 000 € par jour, tandis que les autres débuteront entre 200 € à 300 €

Pour justifier des honoraires élevés, le freelance peut mettre en avant différents arguments. Par exemple, une formation spécifique, une expérience à l’étranger ou la participation à un projet important. En mettant en avant ces éléments, il est possible de montrer sa valeur ajoutée et se démarquer des autres.

Analyser le type de mission et le profil du client

La durée de la mission est déterminante lors de la fixation du tarif. Pour une mission sur le long terme, le consultant consent souvent une remise pouvant atteindre 20 % de son TJM de base. En effet, une mission longue est synonyme de sécurité de revenus sur une certaine période, mais aussi d’efforts moindres pour la prospection.

Le freelance peut accepter un tarif moins élevé pour obtenir un contrat s’il travaille à temps plein, c’est-à-dire 5 jours par semaine.

À l’inverse, pour une mission ponctuelle, courte (moins de 3 mois) et surtout urgente, le TJM est parfois majoré, d’environ 20 % au maximum.

Outre la durée et les perspectives de renouvellement de la mission, plusieurs facteurs sont essentiels :

  • sa difficulté ou les exigences spécifiques (se déplacer dans une autre ville ou à l’étranger) ;
  • les objectifs à atteindre ou les enjeux ;
  • le degré d’urgence ;
  • les dépenses à engager, même si la plupart sont prises en charge par le client si elles sont directement liées à la réalisation du projet.

Le tarif du freelance doit également être modulable selon le profil du client. En effet, les moyens financiers d’une association ou d’une PME, par rapport à une multinationale, sont nettement inférieurs. Leurs problématiques et attentes sont également différentes.

Le consultant indépendant doit ajuster son tarif journalier pour couvrir ses charges et gagner de l’argent. Il doit également garantir une prestation de qualité à chaque client, peu importe le prix payé.

Vérifier les prix pratiqués par les concurrents sur le secteur

Pour rester crédible aux yeux des clients et augmenter ses chances de décrocher des missions, il faut éviter de fixer des tarifs trop faibles ou trop élevés.

Une fois son TJM en portage salarial estimé, le consultant doit le comparer avec les prix du marché. Si la concurrence est forte, les prix peuvent être bas. Il faut donc se baser sur ce critère pour proposer un prix journalier adapté.

Il est recommandé de comparer les offres de professionnels ayant un profil similaire. Cela inclut les débutants et les expérimentés dans des métiers tels que graphiste, gestionnaire de communauté et rédacteur web. Il est également important de prendre en compte le secteur d’activité ou un domaine similaire.

Définir le montant de ses charges récurrentes

Les charges récurrentes à couvrir font partie des éléments à déterminer en priorité pour fixer ses honoraires en tant que freelance. Si les montants facturés sont moins élevés que les dépenses récurrentes, le consultant perd de l’argent et ne peut pas se payer. Outre l’impact sur ses finances personnelles, perdre de l’argent en dépit de ses efforts est source de démotivation.

En période d’activité ou de baisse d’activité, il est important de considérer les différents frais professionnels en portage salarial. Ces frais peuvent être payables chaque mois, chaque trimestre ou chaque année.

  • le loyer si le travailleur exerce dans des locaux dédiés à son activité, ou les frais d’accès à un espace de coworking ;
  • les cotisations sociales obligatoires ;
  • l’impôt sur le revenu ;
  • l’abonnement internet et téléphonie fixe et mobile ;
  • les assurances diverses, notamment l’assurance professionnelle, sauf s’il exerce en portage salarial ;
  • les frais de déplacement, d’hébergement et de restauration non inclus dans les frais de mission et remboursés par le client (ex: prospection) ;
  • l’acquisition de mobilier professionnel, d’équipements et de consommables informatiques, de fournitures de bureau ;
  • l’achat de logiciels ou l’abonnement à des services SaaS… ;
  • la communication (édition de cartes de visite, participation à des salons…) ;
  • la prime de complémentaire santé, sauf pour les salariés portés.

En fonction des prestations proposées, la liste des dépenses peut varier sensiblement. Il est indispensable de toutes les recenser pour éviter les mauvaises surprises au moment de calculer son revenu net.

Quels sont les frais d’un freelance ?

Lors de la définition de son TJM en portage salarial, le consultant doit intégrer différents types de frais.

Les cotisation sociale

Le freelance doit payer ses cotisations sociales chaque mois ou chaque trimestre, selon la fréquence qu’il a choisie au début de son activité. Le paiement se fait au moment de la déclaration de son chiffre d’affaires pour la période en ligne.

En fonction du secteur d’activité dans lequel le freelance œuvre, le taux de ses prélèvements sociaux varie entre 13 % et 23 %. Ce pourcentage peut en revanche grimer jusqu’à 30 % à 45 % si le consultant a le statut de travailleur non-salarié d’une autre entreprise individuelle, ou d’une SARL.

Les frais professionnels

Certains frais professionnels liés à l’activité de consultant peuvent être déduits partiellement ou intégralement de son résultat imposable.

Les frais de déplacement

Les frais de déplacement liés à la mission peuvent être remboursés par le client si cela est indiqué dans le contrat de prestation. Il est également possible de déduire les indemnités kilométriques (IK), en se basant sur le barème légal. Celui-ci est établi en fonction de deux critères : la puissance fiscale du véhicule (maximum 7 CV) et la distance totale parcourue.

Le remboursement des IK est également conditionné à la nécessité d’utiliser le véhicule pour l’activité.

Il est conseillé de conserver les preuves des déplacements, tels que les reçus de péages. Ces frais ne sont pas inclus dans le barème kilométrique et peuvent être demandés par l’Urssaf lors d’un contrôle.

Les frais de restauration

Le consultant peut les déduire sous réserve de prouver qu’il se trouve dans l’impossibilité de regagner son domicile pour le déjeuner. Il également peut inclure une partie de ses repas avec des clients dans ses dépenses professionnelles. La déduction n’est applicable que pour les dépenses dépassant 5,20 € TTC dans la limite de 20,20 € TTC (année 2023). Ainsi, le montant maximum déductible par jour est de 15 € (20,20 € – 5,20 €).

Un expert-comptable est le meilleur conseiller pour les frais professionnels déductibles. Ces frais incluent les fournitures de bureau, les équipements informatiques (jusqu’à 500 €), le loyer, les amortissements et les frais de formation.

Les assurances

Le freelance, tout comme le salarié en portage salarial, doit être couvert par une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Cette assurance protège les personnes et les biens pendant la mission. Elle couvre les blessures ou les dommages causés à d’autres personnes.

Elle protège également les biens personnels en cas de conflit. L’assurance RC Pro représente en outre un facteur de crédibilité supplémentaire, et peut être exigée par certaines entreprises.

Enfin, le salarié porté est assuré par la société de portage salarial et n’a pas à payer cette assurance supplémentaire.

Attention à sa forme juridique pour calculer le TJM d’un freelance

Le montant du TJM doit également tenir compte du niveau de charges sociales et fiscales. Or, celles-ci sont directement liées au statut juridique choisi par le consultant.

Pour les micro-entreprises, les charges sont moins élevées, mais il faut augmenter le salaire net de 30%. De plus, il faut prendre en compte la Contribution Économique Territoriale (CET) et l’impôt sur le revenu.

Ces frais sont inclus dans les paiements mensuels ou trimestriels du consultant qui a choisi le prélèvement libératoire. Dans ce cas, les charges d’activité ne peuvent pas être déduites. Le chiffre d’affaires doit être déclaré en totalité.

Il est conseillé de demander un salaire deux fois plus élevé pour les autres formes juridiques d’entreprises. Cela est dû aux charges qui réduisent le chiffre d’affaires de 50 %.

Cependant, il existe des exonérations de charges destinées aux demandeurs d’emploi qui créent leur propre entreprise. Des aides financières telles que l’ACCRE sont également disponibles pour soutenir financièrement les nouvelles structures. Bien qu’elles soient souvent temporaires, il est important de les intégrer dans la planification financière globale du travailleur indépendant.

Quelques exemples de TJM freelance en 2023

Certaines plateformes aident les freelances à fixer le tarif de leur prestation de services. Elles proposent une grille tarifaire en se basant sur les TJM pratiqués par les autres professionnels.

Voici quelques exemples de TJM par métier en 2023 :

  • Rédacteurs et Community Manager : 442 €
  • Administrateurs systèmes et DBA : 569 €
  • Développeurs : 569 €
  • Experts data : 659 €
  • Chefs de projets et coach agiles : 698 €
  • Formateur : 550€
  • Graphistes et photographes : 409 €
  • Motion designers et réalisateurs : 409 €
  • Consultant SEO ou SEA : 450€
  • Consultants en stratégie et business developers : 775 €
  • Chef de projet MOE expérimenté : 600€
  • Consultants web marketing, marketing & analysis : 606 €

Comment négocier son TJM en tant que freelance ?

Il est probable que l’entreprise cliente cherche à négocier le tarif, en particulier les grandes entreprises qui disposent d’un service Achats. Aussi, lors de la fixation du TJM, le freelance a tout intérêt à prévoir une marge de manœuvre. Il existe différentes techniques de négociation.

Technique du prix cible et du prix de réserve

Elle consiste à définir deux prix essentiels : le prix cible et le prix de réserve. Le premier est celui que le consultant souhaite obtenir, tandis que le second correspond au prix minimum en dessous duquel il n’est pas prêt à descendre (prix « plancher »). Le TJM « affiché » doit donc être supérieur d’environ 10 % à 15 % au tarif cible et être également plus élevé que le prix de réserve, ce qui lui permet de négocier avec le client jusqu’à trouver le meilleur compromis pour tous.

Technique de l’approche par questions

La démarche consiste à poser des questions pour comprendre les besoins du client. Ensuite, il faut proposer une solution en précisant la date de début, la durée et le tarif journalier.

Pour clore la négociation, le consultant doit demander l’avis du client afin de confirmer la pertinence de la solution proposée. On parle également d’approche japonaise.

Technique de la proposition en fourchette de prix

Cette technique propose une fourchette de prix pour négocier le prix final. Cela permet d’éviter de fixer un prix trop bas ou trop élevé pour le client.

Dans tous les cas, diminuer son TJM pour décrocher une mission est une mauvaise stratégie, car il est rare de pouvoir renégocier le tarif à la hausse. La clé est de fixer ses honoraires de manière objective et de s’y tenir.

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