Burn out : maladie professionnelle ?

Se présentant dans ses différentes manifestations comme les effets de la souffrance au travail et du stress lié au travail, le burn-out professionnel fait beaucoup parler de lui actuellement. Depuis maintenant plusieurs années, le nombre de personnes qui en souffrent suit une courbe ascendante. Quelles en sont les causes ? Quels sont les symptômes et les conséquences ? Comment agir face au burn-out ? Comment prévenir son apparition ? Vous trouverez des éléments de réponse dans ce billet.

Définition du burn-out professionnel

Traduit en français par syndrome d’épuisement professionnel, le terme burn-out a été employé pour la première fois au milieu des années 1970 par un psychologue américain Herbert Freudenberger. À cause du rythme de travail dans la clinique prenant en charge des personnes défavorisées où il exerçait avec d’autres bénévoles, ces derniers et lui-même se sont retrouvés constamment fatigués. Ils sont devenus particulièrement irritables et avaient des problèmes de sommeil. Le Dr Freudenberger a donné le nom de «burn-out» au phénomène dont ils sont victimes.

De manière générale, le syndrome d’épuisement professionnel désigne :

«une fatigue physique, émotionnelle et mentale persistante suite à une longue immersion dans des contextes et des conditions de travail particulièrement contraignantes au niveau émotionnel». D’après les conclusions des études menées par Christina Maslach, une autre psychologue américaine spécialiste de l’épuisement et du stress au travail, il s’agit d’un processus au cours duquel la relation subjective avec le travail se détériore. Pour certains, il s’apparente à une maladie physique et pour d’autres à une maladie psychique. Mais selon l’association France Burn-out, c’est plus une «maladie aux symptômes très physiques».

Il faut également savoir que le burn-out n’est toujours pas officiellement accepté comme maladie ni comme maladie professionnelle. Le projet de loi pour sa reconnaissance en tant que telle a été rejeté par l’Assemblée nationale en février 2018.

Symptômes du burn-out professionnel et comment les détecter ?

Quels sont les signes du burn-out professionnel ?

Le burn-out professionnel se manifeste de diverses manières. Les symptômes sont multiples et peuvent varier d’un individu à un autre en fonction de son profil, de son métier et de ses conditions de travail. Quoi qu’il en soit, on retrouve toujours une combinaison de signes physiques et de troubles psychiques. La plupart des sujets atteints de burn-out présentent tous une fatigue persistante, aussi bien du corps que du mental, accompagnée d’un épuisement émotionnel.

Les symptômes physiques incluent des problèmes qui peuvent faire penser aux conséquences du stress telles que : maux de têtes, des troubles cardiovasculaires, des troubles musculo-squelettiques, soucis dermatologiques, maux de ventre ou d’estomac inexpliqués, des douleurs plus ou moins localisées, des troubles du sommeil (difficultés à s’endormir, somnolence en journée, réveils nocturnes)… Le sujet peut aussi développer des infections qui vont et viennent.

Les manifestations psychiques comprennent entre autres une anxiété sévère et une inquiétude permanente (relative aux performances au travail), des troubles de l’humeur (irritabilité, état colérique, vide émotionnel), des difficultés à se concentrer, etc.

Ces symptômes peuvent conduire à l’apparition de troubles du comportement (comme l’isolation, l’indifférence, le cynisme, le repli sur soi) et à des troubles de l’alimentation ou à l’addiction à certaines substances comme l’alcool, les drogues (douces ou dures), les produits médicamenteux (antidépresseurs, somnifères, antalgiques, etc.).

Par ailleurs, la personne en burn-out est démotivée au travail. Elle éprouve souvent de la frustration et le sentiment d’échec ou d’être dépassé par les événements. Ses performances sont en baisse et elle peut faire preuve d’une indifférence notable envers ses activités et son entourage professionnels. Sa vie privée et ses proches subiront également les conséquences de l’instabilité de son état physique et mental.

À noter que les différents troubles peuvent conduire à l’apparition de problèmes de santé plus graves à moyen ou à long terme comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’obésité, la dépression, etc.

Les causes du burn-out professionnel

Les mauvaises conditions et la pénibilité au travail constituent le principal facteur déclenchant du burn-out. Mais un environnement social complexe ou malsain au sein de la structure dans laquelle évolue l’individu peut aussi mener au syndrome d’épuisement professionnel. Il faut également savoir qu’une personne qui a choisi un métier qui ne lui plait pas, qui ne convient pas à ses compétences s’expose à un risque élevé de burn-out.

Dans la majorité des cas, les sujets qui en souffrent ont été soumis à des charges de travail trop importantes avec diverses pressions (temps, insécurité de l’emploi, etc.) ou l’obligation de résultat avec peu de moyens. Des objectifs qui ne sont pas très clairs, des lieux de travail contraignants (physiquement et psychologiquement) ou l’inexistence d’autonomie dans l’exercice des fonctions sont également des causes de burn-out.

Par ailleurs, au niveau social, le manque de reconnaissance ou encore le sentiment d’injustice de la part des supérieurs ou de l’entreprise, les conflits de valeur entre le salarié et son employeur, les mauvaises relations et l’insuffisance de communication entre collègues, etc. sont autant d’éléments qui peuvent conduire au burn-out.

Comment prévenir le burn-out professionnel

Si l’entreprise peut mettre en place des précautions pour aider leurs collaborateurs à éviter l’épuisement professionnel, ces derniers sont les premiers à pouvoir agir en amont pour prévenir le burn-out. En fonction de la nature et du niveau des risques, chacun pourra adopter les mesures les plus indiquées pour se protéger. Parmi les solutions envisageables, vous pouvez :

  • Procéder à une réorganisation de votre emploi du temps par une meilleure planification des tâches suivant vos capacités. S’il le faut, redéfinissez vos priorités et vos objectifs professionnels et réduisez votre charge de travail de manière à éliminer les risques de stress. N’hésitez pas à refuser une sollicitation de votre supérieur si vous savez que vous n’êtes pas apte à exécuter une tâche ou si le temps vous manque pour vous y atteler.
  • Confier certaines opérations aux bonnes personnes pour respecter les délais et alléger votre planning.
  • Faire valoir votre droit à la déconnexion : une fois que vous n’êtes plus en service, vous pouvez tout simplement «couper les ponts» avec votre vie professionnelle. Cette prérogative vous autorise à dire non à votre employeur s’il vous sollicite hors des heures de travail.
  • Vous organiser une vie en dehors de votre travail : reposez-vous et faites-vous plaisir, pratiquez des activités pour vous défouler, passez du temps avec vos proches et vos amis, adonnez-vous à vos passions… Un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée est essentiel pour votre santé.
  • Apprendre à écouter votre corps pour détecter les signes de fatigue physique, psychique ou émotionnelle liés à votre travail. Au moindre symptôme inhabituel ou persistant, il est recommandé d’en parler à un professionnel de la santé au travail.
  • Partager vos soucis au travail qui sont pesants, que vous pouvez ou non les gérer, avec vos proches pour éviter de tout prendre sur vous, de vous replier sur vous-même et de développer de la frustration.

Faire reconnaitre le burn-out comme maladie professionnelle

En principe, le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle dans le Code de la Sécurité sociale. Il n’est pas inclus dans la liste des affections pouvant être considérées comme conséquentes à la pratique d’un métier. Aucune proposition de loi en ce sens n’a encore été validée par l’Assemblée nationale, même si la question revient souvent sur le tapis au sein de cette institution.

Toutefois, certains troubles psychiques peuvent être soumis à un système de reconnaissance complémentaire. La caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) du travailleur en burn-out peut ainsi faire appel au CRRMP (Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles) pour statuer sur son cas. L’expertise d’un psychiatre peut également être sollicitée par ce dernier si nécessaire.

Quoi qu’il en soit, le burn-out peut être reconnu et faire bénéficier d’un arrêt de travail ainsi que d’une prise en charge adaptée à deux conditions. D’une part, la victime doit apporter la preuve de la relation directe entre sa maladie et ses activités professionnelles, et d’autre part elle doit présenter une incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 25 %. Ces éléments seront par ailleurs vérifiés par le CRRMP et des examens et des enquêtes seront menés pour en assurer la pertinence.

Que faire après un burn-out professionnel ?

Retourner à la vie professionnelle après une pause imposée pour cause de burn-out est une démarche délicate. Afin de faciliter la transition, et même avec une forte motivation, les spécialistes recommandent d’y aller doucement et progressivement. Il est essentiel de bien vous préparer physiquement, psychologiquement et émotionnellement. Plusieurs alternatives sont possibles pour refaire votre entrée dans le monde du travail et éviter la rechute :

  • Trouver une activité plus adaptée à vos connaissances et aptitudes, à vos capacités physiques et mentales, à vos valeurs morales. La reconversion professionnelle peut être envisagée pour exercer le métier de vos rêves ou vivre de votre passion. Dans ce cas, le bilan de compétences et un accompagnement adéquat s’imposeront.
  • Changer d’employeur pour éviter de replonger dans l’atmosphère qui a mené à votre burn-out. Dès la prospection et les entretiens d’embauche, portez une attention particulière aux conditions de travail proposées et renseignez-vous sur l’ambiance générale de votre future entreprise.
  • Choisir un poste à mi-temps ou à temps partiel thérapeutique est préférable. L’accompagnement par un professionnel de la santé mentale peut ou doit être maintenu pendant la reprise;
  • Rester dans la même entreprise, mais mettre en place des balises et des limites (pas d’heures supplémentaires, pauses obligatoires, ne pas ramener de travail à la maison, etc.), réaménager l’ergonomie de son poste de travail, revoir les conditions d’exécution des missions (réduire la pénibilité);
  • Choisir de lancer sa propre activité en optant pour l’auto entrepreneuriat.

Le portage salarial, une solution pour se lancer en freelance

Le portage salarial fait partie des options à envisager pour les personnes qui veulent retourner à la vie active après un burn-out, sans les inconvénients de l’appartenance à une structure particulière. À cheval entre le salariat classique et le travail en indépendant, cette forme d’emploi conviendra parfaitement à ceux qui choisiront l’auto-entrepreneuriat ou le statut de freelance. Les avantages qu’elle offre ne manquent pas d’intérêt étant donné qu’elle permet :

  • De profiter des mêmes droits sociaux que les employés d’entreprise classiques. Le salarié porté bénéficiera en effet d’un contrat de travail en bonne et due forme, d’une assurance maladie, d’une mutuelle santé, d’indemnités de chômage, d’une assurance RC professionnelle (celle de sa société de portage notamment), de congés payés et d’un CPF (compte personnel de formation). Il cotisera également pour sa retraite.
  • D’avoir une totale autonomie dans le choix des clients, des missions et de leurs conditions d’exécution ainsi que dans l’organisation de son activité. Le travailleur en portage salarial est libre d’aménager son emploi du temps afin de bien concilier sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
  • De déterminer et de négocier soi-même le montant des rémunérations pour chaque mission ou client.
  • De s’assurer des revenus stables. L’entreprise de portage verse en effet un salaire régulier (suivant les modalités fixées dans la convention), net des frais qu’elle perçoit et des différentes retenues obligatoires.

Le recours à cette forme d’emploi implique toutefois de bien choisir votre société de portage et de vérifier si les conditions de collaboration proposées vous conviennent avant la rédaction et la signature de la convention.

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