Calcul TJM Freelance : comment calculer son salaire ?

Les travailleurs indépendants facturent généralement leurs prestations sur une base journalière. Toutefois, déterminer le taux journalier moyen ou TJM approprié est un exercice délicat. Trop élevé, il peut s’avérer dissuasif pour les clients potentiels. Trop faible, il risque de ne pas suffire à couvrir les besoins financiers du consultant. Par conséquent, avant de se lancer, le freelance doit apprendre à fixer un bon TJM.

Définition du TJM

Le TJM est l’abréviation de Taux Journalier Moyen ou de Tarif Journalier Moyen. Il s’agit du prix hors taxe qu’un consultant indépendant facture à une entreprise cliente pour chaque journée de travail consacrée à la réalisation de la mission qu’elle lui confie. Il s’agit du mode de tarification le plus couramment utilisé par les freelances.

Le TJM n’est pas aussi aisé à calculer qu’il y parait, car il ne suffit pas de définir un tarif unique représentant la rémunération d’une journée. En effet, il faut tenir compte des caractéristiques de la prestation, mais également aux charges à déduire du chiffre d’affaires, ainsi que les périodes d’inactivité.

Quels sont les frais d’un freelance ?

Lors de la détermination du TJM, le consultant freelance doit intégrer différents types de frais.

1. Cotisation sociale

Le freelance qui exerce sous le statut de micro-entrepreneur doit régler ses cotisations sociales par mois ou par trimestre, suivant la fréquence qu’il a choisie au début de son activité. Le paiement se fait au moment de la déclaration de son chiffre d’affaires pour la période en ligne.

En fonction du secteur d’activité dans lequel le freelance œuvre, le taux de ses prélèvements sociaux varie entre 13 % et 23 %. Ce pourcentage peut en revanche grimer jusqu’à 30 % à 45 % si le consultant a le statut de travailleur non-salarié d’une autre entreprise individuelle, ou d’une SARL.

2. Frais professionnels

Certains frais professionnels liés à l’activité de consultant peuvent être déduits partiellement ou intégralement de son résultat imposable.

Les frais de déplacement

Ceux directement liés à l’exécution de la mission peuvent être remboursés par le client à condition qu’une telle disposition soit mentionnée dans le contrat de prestation. Il est également possible de déduire les indemnités kilométriques (IK), en se basant sur le barème légal. Celui-ci est établi en fonction de deux critères : la puissance fiscale du véhicule (maximum 7 CV) et la distance totale parcourue.

Le remboursement des IK est également conditionné à la nécessité d’utiliser le véhicule pour l’activité.

Il est conseillé de conserver les justificatifs des déplacements, notamment les reçus de péages, qui ne sont pas compris dans le barème kilométrique, et peuvent être réclamés par l’Urssaf lors d’un contrôle.

Les frais de restauration

Le consultant peut les déduire sous réserve de prouver qu’il se trouve dans l’impossibilité de regagner son domicile pour le déjeuner. De même, il peut faire passer une partie de la note de repas pris à l’extérieur avec des clients dans ses frais professionnels. La déduction n’est applicable que pour les dépenses dépassant 5,20 € TTC dans la limite de 20,20 € TTC (année 2023). Ainsi, le montant maximum déductible par jour est de 15 € (20,20 € – 5,20 €).

Un expert-comptable est la personne la mieux indiquée pour conseiller le consultant concernant la liste exhaustive des frais professionnels déductibles, comme les frais de fournitures de bureau, d’achat d’équipements informatiques (prix plafonné à 500 €), le loyer, les amortissements, les frais de formation, etc.

3. Assurances

Le freelance, tout comme le salarié en portage salarial, doit être couvert par une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Cette assurance prend en charge les dommages corporels ou relatifs aux biens matériels ou immatériels causés aux tiers durant la réalisation de la mission, et protège son patrimoine personnel en cas de litige. L’assurance RC Pro représente en outre un facteur de crédibilité supplémentaire, et peut être exigée par certaines entreprises.

Le salarié porté est couvert par l’assurance RC Pro souscrite par la société de portage salarial et s’évite donc cette charge additionnelle.

Comment fixer son TJM en tant que freelance ?

Plusieurs critères ont leur importance dans la détermination du TJM idéal.

3.1. Les éléments à prendre en compte

Plusieurs critères ont une influence plus ou moins importante sur le TJM.

Secteur d’activité

Le secteur d’activité et le métier influent largement sur le TJM. En effet, certains secteurs où la demande est forte, et les compétences nécessaires, pointues, sont plus rémunérateurs. C’est notamment le cas de l’IT et du digital. De manière générale, plus l’activité requiert une expertise spécifique et rare, plus il est possible de facturer un taux journalier plus important. Le niveau de technicité et éventuellement, de pénibilité d’une mission, doit également être pris en compte.

Les plateformes dédiées à la mise en relation des freelances et des entreprises clientes sont une source d’informations précieuse pour se positionner sur le bon TJM.

Compétences et expérience

Une longue expérience dans un domaine particulier permet au consultant d’approfondir ses connaissances et de développer ses compétences. Un profil senior a ainsi la légitimité pour augmenter son taux journalier. De plus, avoir accompli de nombreuses missions par le passé permet au consultant d’étoffer son cercle de relations et de gagner en notoriété, ce qui est synonyme de TJM plus élevé.

Types de mission

Pour une mission longue (plus de 3 mois), une remise d’environ 20 % par rapport au TJM applicable pour une mission de courte durée peut être accordée au client. De même, le tarif pour un contrat à temps plein doit être inférieur à celui d’un travail à temps partiel. En effet, le consultant qui a du travail garanti sur une longue période perd moins de temps dans la recherche de nouveaux clients et la négociation de nouveaux projets. Ils s’attendent en contrepartie à un geste commercial.

Type de client

Les grands groupes établissent des grilles tarifaires pour leurs prestataires. Il peut être judicieux de se renseigner auprès d’autres freelances ayant déjà collaboré avec ce type d’entreprises pour définir le tarif adapté.

La marge de manœuvre avec les TPE-PME est plus importante, mais leurs ressources et les prix qu’elles sont prêtes à payer.

Dans le cas de clients particuliers, si la TVA doit être facturée, elle vient s’ajouter aux honoraires proposés.

Le temps de travail du freelance

Le freelance ne bénéficie pas de congés payés, il définit lui-même le nombre de jours de repos, ainsi que celui qu’il va consacrer à ses missions sur un mois, puis sur l’année. Le consultant doit également tenir compte du temps de travail non rémunéré, à consacrer aux tâches administratives et à la prospection. En considérant que ces activités représentent environ 40 % de son temps, il peut déterminer le nombre de jours réellement facturables.

C’est l’un des principaux avantages de travailler en portage salarial : le freelance ne gère aucune tâche administrative. Il est donc en mesure de consacrer davantage de temps à ses missions et à ses clients.

3.2. Comment calculer son TJM ?

Voici une méthode de calcul simple du TJM, illustrée par un exemple concret afin d’en faciliter la compréhension.

  • Salaire mensuel souhaité : 3 000 €
  • Nombre de jours travaillés (sur une moyenne de 20 jours facturables pour le mois) : 15 jours
  • Salaire cible + cotisations sociales (part salariale) = 3 000 € + 22 % * 3.000 € = 3 660 €
  • Ajout des impôts : 3 660 € + 14 % x 3 660 € = 4 172,4 €
  • Ajout des frais professionnels : 4 172,4 € + 10 % x 4 172,4 € = 4 589,6 €
  • Ajout de la cotisation assurance chômage = 4 589,6 € + 80 € = 4 669,6 €
  • Ajout de la prime pour la mutuelle TNS : 4 669,6 € + 45 € = 4 714,6 €
  • Ajout de la prime assurance responsabilité civile professionnelle : 4 714,6 € + 40 € = 4 754,6 €
  • Une compensation aux avantages accordés aux salariés classiques d’entreprises : 4 754,6 € + 300 € = 5 054,6 €
  • Montant total du chiffre d’affaires à atteindre : 5 054,6 €
  • Montant du tarif journalier moyen : 5 054,6 €/15 = 337 €

En résumé, le consultant doit facturer 337 € à la journée aux clients pour percevoir un salaire de 3 000 € pour 15 jours facturés.

Pour connaître le taux horaire moyen (THM), il suffit de diviser le TJM par 8 heures (durée moyenne d’une journée de jour). Le THM s’élève donc à 42,12 €.

Il reste à adapter le TJM à la durée de la mission, à sa complexité, à ses enjeux.

Attention à sa forme juridique pour calculer le TJM

Le montant du TJM doit également tenir compte du niveau de charges sociales et fiscales. Or, celles-ci sont directement liées au statut juridique choisi par le consultant. Dans le cas de la micro-entreprise, les charges sont plus faibles, mais il faut néanmoins majorer la rémunération nette de 30 %. Il doit également prévoir la Contribution Économique Territoriale (CET) et l’impôt sur le revenu, qui s’intègrent aux paiements mensuels ou trimestriels du consultant qui a choisi le prélèvement libératoire. Il faut cependant noter que dans ce cas, les charges d’activité ne sont pas déductibles, et le chiffre d’affaires doit être déclaré en intégralité.

Pour les autres formes juridiques (entreprise individuelle ou autre), il est recommandé de doubler directement la rémunération souhaitée, car les charges diverses amputent le chiffre d’affaires d’environ 50 %.

Cependant, il existe des exonérations de charges destinées aux demandeurs d’emploi qui créent leur propre entreprise. Des aides financières telles que l’ACCRE sont également disponibles pour soutenir financièrement les nouvelles structures. Bien qu’elles soient souvent temporaires, il est important de les intégrer dans la planification financière globale du travailleur indépendant.

Comment négocier son TJM en tant que freelance ?

Il est probable que l’entreprise cliente cherche à négocier le tarif, en particulier les grandes entreprises qui disposent d’un service Achats. Aussi, lors de la fixation du TJM, le freelance a tout intérêt à prévoir une marge de manœuvre. Il existe différentes techniques de négociation.

Technique du prix cible et du prix de réserve

Elle consiste à définir deux prix essentiels : le prix cible et le prix de réserve. Le premier est celui que le consultant souhaite obtenir, tandis que le second correspond au prix minimum en dessous duquel il n’est pas prêt à descendre (prix « plancher »). Le TJM « affiché » doit donc être supérieur d’environ 10 % à 15 % au tarif cible et être également plus élevé que le prix de réserve, ce qui lui permet de négocier avec le client jusqu’à trouver le meilleur compromis pour tous.

Technique de l’approche par questions

Elle consiste à poser une série de questions afin de bien cerner les attentes du client, puis à proposer une solution à la problématique, en précisant d’emblée la date de début de la prestation, sa durée et le tarif journalier. Pour clore la négociation, le consultant doit demander l’avis du client afin de confirmer la pertinence de la solution proposée. On parle également d’approche japonaise.

Technique de la proposition en fourchette de prix

Elle consiste à proposer une fourchette de prix plutôt qu’un prix fixe afin de gagner en flexibilité pour négocier le prix final et éviter de fixer un prix trop bas ou trop élevé pour le client.

Dans tous les cas, diminuer son TJM pour décrocher une mission est une mauvaise stratégie, car il est rare de pouvoir renégocier le tarif à la hausse. La clé est de fixer ses honoraires de manière objective et de s’y tenir.

Quelques exemples de TJM freelance

Le baromètre réalisé par la plateforme Malt en s’appuyant sur les freelances inscrits aide les freelances à se positionner sur le plan tarifaire par rapport aux professionnels ayant un profil similaire en termes de localisation géographique, de compétences, de niveau d’expérience…

Voici quelques exemples de TJM par métier en 2023 :

  • Rédacteurs et Community Manager : 442 €
  • Administrateurs systèmes et DBA : 569 €
  • Développeurs : 569 €
  • Experts data : 659 €
  • Chefs de projets et coach agiles : 698 €
  • Formateur : 550€
  • Graphistes et photographes : 409 €
  • Motion designers et réalisateurs : 409 €
  • Consultant SEO ou SEA : 450€
  • Consultants en stratégie et business developers : 775 €
  • Chef de projet MOE expérimenté : 600€
  • Consultants web marketing, marketing & analysis : 606 €
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