Vous êtes en portage salarial et vous vous demandez ce qu’il advient si une mission s’arrête ? Bonne nouvelle : oui, vous avez droit au chômage. Mais attention, ce droit dépend de plusieurs conditions précises.
Mis à jour le 6 mai 2025
Dans cet article, on répond à vos interrogations :
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Qui peut toucher l’ARE en portage salarial ?
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Comment Pôle emploi calcule vos droits ?
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Peut-on cumuler salaire et chômage ?
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Et qu’est-ce qui change concrètement en 2025 ?
Voici tout ce que vous devez savoir à ce sujet !
Quels sont les impacts du portage salarial sur le chômage ?
Le portage salarial a un impact significatif sur le chômage en offrant une alternative souple à l’emploi classique, notamment pour les cadres, les freelances et les consultants. En permettant à ces professionnels de conserver un statut de salarié tout en exerçant une activité autonome.
De plus, ce statut ouvre droit au chômage sous certaines conditions, notamment si le salarié porté a perçu un salaire brut suffisant et cotisé auprès de Pôle emploi. En cas de fin de mission sans reprise immédiate d’activité, il peut alors bénéficier d’allocations chômage ou d’indemnités, ce qui sécurise davantage son parcours professionnel.
Portage salarial et chômage : quelles sont les règles pour toucher l’ARE ?
Un vrai statut salarié… avec droits complets
Le portage salarial n’est pas un statut au rabais : vous êtes un salarié à part entière de l’entreprise de portage. Cela signifie que vous cotisez aux mêmes caisses qu’un salarié « classique » et bénéficiez de :
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L’assurance maladie (remboursements santé)
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Une mutuelle d’entreprise obligatoire
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Des cotisations retraite (de base et complémentaire)
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Des congés payés
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Un compte personnel de formation (CPF)
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Et surtout, le droit aux allocations chômage (ARE) si votre contrat prend fin
Ce dernier point est essentiel : contrairement à d’autres statuts indépendants, le portage permet de sécuriser les périodes d’inactivité entre deux missions.
Les conditions pour percevoir l’ARE en portage salarial
Accéder à l’assurance chômage en portage salarial ne se fait pas automatiquement. Pour bénéficier de l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi), vous devez répondre aux critères suivants :
Conditions générales :
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Résider en France toute l’année
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Être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de Pôle emploi
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Avoir perdu votre emploi de façon involontaire : fin de mission, rupture conventionnelle, licenciement
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Ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans actuellement)
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Être apte physiquement à travailler
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Être en recherche active d’un nouvel emploi
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Ne pas avoir épuisé vos droits à l’indemnisation chômage
À savoir : Une démission peut exceptionnellement ouvrir des droits si elle est liée à un projet de création ou de reprise d’entreprise reconnu par Pôle emploi.
Cumul portage salarial et chômage : ce que dit la loi
Oui, le cumul entre salaire en portage et indemnité chômage est légalement autorisé, sous conditions. Cette possibilité a été pensée pour :
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Inciter les demandeurs d’emploi à reprendre une activité, même partielle
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Leur permettre de conserver leurs droits restants sans les perdre immédiatement
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Amortir la baisse de revenus entre deux contrats
Deux situations où le cumul est possible :
- Début d’activité en portage : Vous démarrez une mission tout en conservant vos droits ARE
- Fin de mission sans reprise immédiate : Vous activez vos droits ARE entre deux contrats
Les règles à respecter pour cumuler ARE et revenu d’activité
Condition | Détail |
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Salaire brut ≤ 70 % du SJR | Pour continuer à percevoir une part d’ARE |
Lien de subordination prouvé | Par une attestation d’employeur fournie par la société de portage |
Inscription active à Pôle emploi | Même si vous travaillez partiellement |
Maximum 110 heures travaillées / mois | Sinon vous dépassez le seuil autorisé |
Moins de 62 ans | Au-delà, vous basculez potentiellement dans le régime retraite |
Être apte au travail et en recherche active | Conditions de base de l’ARE |
Le revenu global ne doit pas dépasser l’ancien salaire | Le plafond est celui de votre ancien emploi de référence |
Exemple : comment est calculée l’ARE en cas de cumul ?
Pôle emploi applique cette formule :
Montant mensuel ARE – 70 % de la rémunération brute perçue en portage
Exemple :
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Salaire brut perçu ce mois-ci : 1 800 €
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SJR (salaire journalier de référence) : 90 €
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ARE brute mensuelle initiale : 1 500 €
Calcul : 1 500 € – (70 % de 1 800 €) = 1 500 € – 1 260 € = 240 € d’ARE versés ce mois-là
Vous continuez donc à percevoir un complément de revenu, sans perdre vos droits restants, qui seront reportés dans le temps
Exemple de montant de l’allocation chômage en portage salarial
Prenons une personne récemment passé en portage salarial. Avant la fin de son contrat, son employeur lui versait un salaire annuel brut de 45 000 €. Cela correspond à un Salaire Journalier de Référence (SJR) d’environ 123,29 € brut par jour.
Pôle emploi applique un taux minimal de 57 % pour calculer l’ARE brute. Julien percevrait donc une ARE d’environ 70,28 € brut par jour, soit 65,50 € net. Sur un mois moyen (environ 30 jours), cela représente environ 1 965 € net par mois.
Ce montant reste valable tant que les règles en vigueur ne changent pas, hors prélèvements sociaux tels que la CSG et la CRDS.
Les étudiants en portage salarial ont-ils droit au chômage ?
Les étudiants ayant exercé une activité en portage salarial peuvent toucher le chômage, à condition de remplir certains critères.
En effet, le portage salarial confère le statut de salarié, impliquant le versement de cotisations à l’assurance chômage. Pour être éligible, il est nécessaire d’avoir exercé une activité au moins 88 jours ou 610 heures au cours des 28 mois précédant la fin du contrat (ou 36 mois pour les plus de 53 ans)
De plus, la perte d’emploi doit être involontaire, comme une fin de CDD ou une rupture conventionnelle. Un étudiant ayant cumulé une expérience significative en portage salarial et respectant ces conditions peut bénéficier des droits au chômage, au même titre qu’un salarié classique.
Assurance-chômage et portage salarial : ce qui change en 2025
Dès 2025, plusieurs ajustements majeurs du régime d’assurance-chômage entreront en application, avec des conséquences concrètes pour les salariés en portage salarial.
Premier changement notable : les âges ouvrant droit à une indemnisation prolongée seront relevés. Les paliers actuels de 53 et 55 ans passeront respectivement à 55 et 57 ans, dans la logique du recul de l’âge légal de départ à la retraite.
Autre évolution : les travailleurs frontaliers verront leurs droits recalculés en fonction d’un coefficient prenant en compte les écarts de salaire entre la France et les pays voisins. Ce nouvel indicateur pourrait entraîner une baisse du montant des allocations.
Les créateurs et repreneurs d’entreprises, souvent nombreux parmi les salariés portés, devront aussi composer avec des conditions d’accès aux aides spécifiques durcies, susceptibles de peser sur la faisabilité de leur projet.
Enfin, la suppression prévue en mai 2025 d’une contribution patronale exceptionnelle pourrait modifier la structure des cotisations dans les sociétés de portage, avec un impact possible sur les prestations versées aux professionnels concernés.
En résumé
Le portage salarial vous offre une sécurité réelle : en plus de votre liberté professionnelle, vous avez accès à une protection chômage robuste. Mais pour en bénéficier pleinement, il faut :
- Comprendre les règles
- Anticiper les démarches
- Fournir les justificatifs nécessaires à Pôle emploi
Conseil Bonus : Gardez systématiquement vos attestations de fin de mission. Ce sont vos meilleures alliées pour faire valoir vos droits.
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