Hausse continue des frais de retraits d’espèces « hors réseau »

Sur les deux dernières années, les coûts des retraits en liquide sur les guichets automatiques des banques tierces ont augmenté d’environ 48 %. Cette tendance s’explique par l’utilisation croissante de la carte bancaire pour les paiements, au détriment du cash. Ce changement d’habitude des Français pèse sur la rentabilité des distributeurs de billets pour les établissements qui les installent et les exploitent.

Forte hausse des frais de retraits « déplacés » en deux ans

Plus pratique et adaptée aux achats en ligne, qui sont en plein boom, la carte bancaire a la faveur des consommateurs par rapport aux espèces. Résultats, les distributeurs automatiques de billets sont moins sollicités et moins rentables pour les banques. En effet, aussi bien les dépenses d’entretien des machines que les commissions à régler sont en hausse.

Pour compenser, ces dernières ont relevé les frais applicables aux retraits en liquide sur ces appareils. Les plus fortes hausses concernent les retraits dits « déplacés », terme qui désigne les opérations effectuées par un client sur un automate appartenant à un réseau autre que celui de l’enseigne auprès de laquelle il a ouvert un compte.

Selon une analyse réalisée par un grand comparateur en ligne, « pour quatre retraits en dehors de son réseau bancaire habituel, l’usager payait 8,60 euros de frais annuels, contre 12,75 euros en 2023 ». Cela représente une augmentation de 48 % en l’espace de deux ans.

Les solutions pour échapper à l’explosion des frais de retraits sur les DAB tiers

Une solution pour éviter de telles charges additionnelles est de se tourner vers les banques en ligne telle que BforBank, par exemple Boursorama, Monabanq, Fortuneo, OrangeBank. Ne possédant pas leurs propres DAB, ces établissements n’appliquent pas de frais de retraits sur les automates des réseaux bancaires traditionnels.

En outre, à compter du dernier trimestre 2023, la BNP, le Crédit Mutuel et la Société Générale projettent de lancer « Cash Services », un dispositif qui mutualise 15 000 distributeurs. L’objectif annoncé par les trois partenaires est de « consolider l’offre de proximité et pérenniser le libre-service bancaire » que les Français plébiscitent. La possibilité de déposer ou de retirer gratuitement de l’argent sur les distributeurs de la société des services fiduciaires est synonyme d’économies substantielles pour les clients. Les habitants des zones rurales n’ont plus besoin de faire des kilomètres pour se rendre à un distributeur de leur banque. C’est un avantage de taille pour les milliers de citadins qui ont déménagé loin des grandes villes, profitant de l’essor du télétravail et de formes d’emploi flexible comme le portage salarial.

Quant aux réseaux bancaires, ils réduisent la dépense associée à la multiplication d’appareils de différentes enseignes dans un même secteur géographique. Les autres acteurs du marché suivent d’ailleurs attentivement l’évolution de cette initiative, notamment en termes de satisfaction des clients. L’offre pourrait éviter la suppression de nombreux guichets, en particulier dans les territoires ruraux.