Mis à jour le 13 août 2025
Vous venez de terminer un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation et vous vous demandez si vous pouvez toucher le chômage ? Comme tout salarié, l’alternant peut bénéficier d’une allocation chômage (ARE) en cas de perte involontaire d’emploi ou de rupture pour motif légitime.
Dans cet article, vous trouverez :
- Les conditions pour percevoir le chômage après une alternance
- Le calcul du montant de l’ARE
- La durée de l’indemnisation
- Les cas particuliers (démission, licenciement, fin de contrat)
- La méthode pour simuler vos droits au chômage.
Peut-on toucher le chômage en étant apprenti ou après une alternance?
Oui, un contrat en alternance est un contrat de travail salarié, contrairement à un stage. Il ouvre donc droit à l’ARE sous conditions.
Fin de contrat d’apprentissage
Au contraire des stagiaires, une personne en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation a signé un contrat de travail, qui lui confère le statut de salarié. En conséquence, elle a droit à différents avantages sociaux, dont l’indemnité chômage. Ainsi, si son contrat d’apprentissage prend fin et qu’elle ne trouve pas de travail, elle est éligible aux allocations chômage.
Le montant et la durée d’indemnisation sont déterminés en fonction :
- Du temps travaillé
- Du salaire perçu
- De votre âge au moment de la fin de contrat.
Perte involontaire de contrat
En cas de perte involontaire d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, son titulaire peut prétendre à l’allocation chômage suivant les mêmes modalités que les salariés « classiques ». Néanmoins, le droit d’option pour un nouveau droit dans l’éventualité d’une reprise d’activité obéit à une règle spécifique.
En effet, l’apprenti ou le bénéficiaire d’un contrat de professionnalisation doit en principe percevoir ses droits à l’assurance chômage jusqu’à leur épuisement, y compris en cas de retour à l’emploi et de radiation sur les listes de Pôle emploi. Les droits acquis, mais non versés, peuvent alors être conservés durant une certaine période, et récupérés au moment de la réinscription comme demandeur d’emploi.
Mais il existe un autre scénario. Un contrat de travail « classique » à durée déterminée ou indéterminée ouvre un nouveau droit à l’allocation chômage. Comme le salaire correspond est généralement supérieur à la rémunération perçue en tant qu’alternant, ce nouveau droit est donc plus avantageux que celui lié au contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Aussi, le salarié peut à tout moment choisir de bénéficier de ce nouveau droit correspondant à l’activité reprise, et renoncer au reste des droits relatifs à l’activité exercée dans le cadre du contrat d’apprentissage ou de professionnalisation perdu. Cette décision est définitive. À la suite de la demande, c’est la nouvelle allocation qui est versée.
Démission légitime
En règle générale, pour bénéficier des indemnités chômage, la perte du contrat d’apprentissage ou de professionnalisation doit être involontaire.
Cependant, il existe quelques situations dans lesquelles l’apprenti est à l’initiative de la rupture du contrat, mais reste éligible à une indemnisation chômage. En effet, la démission est considérée comme « légitime » s’il invoque l’un des motifs personnels ou professionnels suivants :
Motifs personnels
- Suivi du conjoint muté loin du lieu de résidence actuel.
- Mariage ou Pacs imposant le changement de domicile éloigné du lieu de résidence/travail actuel en respectant un délai minimum de deux mois entre la date du mariage/Pacs et celle de la démission.
- Suivi des parents par un apprenti mineur ;
- Placement d’un enfant handicapé dans un établissement situé trop loin du domicile ;
- Suivi du tuteur, curateur ou mandataire pour l’apprenti sous tutelle, curatelle ou sauvegarde de justice.
Motifs professionnels
- Démission d’un nouvel emploi pour une raison professionnelle ou personnelle moins de 65 jours après l’embauche après la perte de l’emploi précédent (licenciement, rupture conventionnelle ou fin de CDD) et sans inscription à Pôle emploi entre les deux.
- Non-paiement (partiel ou intégral) du salaire de l’apprenti après obtention d’une ordonnance de référé du Conseil des prud’hommes en joignant l’employeur à régler le salaire.
- Existence d’une situation délictueuse au travail ayant donné lieu à un dépôt de plainte préalable à la démission (harcèlement, violences physiques, discrimination, vol, etc.).
- Conclusion d’un contrat de service civique, d’un contrat de volontariat de solidarité internationale (VSI) ou d’un contrat de volontariat associatif pour une durée minimale d’un an.
- Suivi d’une formation dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle ;
- Échec d’un projet de création ou de reprise d’entreprise dans les 3 ans suivant la démission d’un contrat d’apprentissage.
- Rupture du contrat par l’employeur durant la période d’essai ou au cours des 3 premiers mois alors que l’apprenti a démissionné de son emploi précédent. Les allocations chômage lui sont dues, à condition qu’il justifie d’au moins 3 années d’activité ininterrompue.
La rupture conventionnelle signée par l’employeur et l’apprenti est assimilée à une perte d’emploi involontaire.
Licenciement
Après expiration de la période d’essai, l’employeur ne peut légalement invoquer que l’un des motifs suivants pour licencier son apprenti :
- Faute grave
- Inaptitude de l’apprenti à l’emploi
- Cas de force majeure
- Exclusion de l’apprenti de son centre de formation (CFA).
Dans tous les cas, l’employeur doit respecter scrupuleusement la procédure de licenciement pour motif personnel, à savoir la convocation de l’apprenti pour un entretien préalable, puis l’envoi de la lettre de licenciement par recommandé. Ces détails figurent à l’article L. 1232-6 du Code du travail.
L’apprenti est autorisé à demander des précisions sur le motif du licenciement dans un délai de 15 jours, conformément aux dispositions de l’article R. 1232-12 du Code du travail. Faute de réponse de l’employeur ou en cas de contestation par l’apprenti du motif communiqué, le conseil de prud’hommes peut être saisi. Il appartient à ce dernier d’établir si le licenciement est abusif ou non. En l’absence de « cause réelle et sérieuse », le conseil décide la rupture du contrat. L’apprenti a alors droit à une indemnisation, dont le montant est fixé suivant le barème applicable pour licenciement injustifié.
Et en cas de non-respect de la procédure, l’apprenti peut toucher une indemnité de licenciement plafonnée à l’équivalent d’un mois de salaire.
Conditions pour percevoir l’ARE après un apprentissage
Aussi bien pour l’apprenti que pour l’alternant sous contrat de professionnalisation, les règles concernant l’Allocation de retour à l’emploi (ARE) et la durée d’indemnisation sont identiques à celles applicables à tout salarié.
Pour ouvrir vos droits il faut :
- Avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) sur les 24 derniers mois (36 mois si vous avez 53 ans et +)
- Ne pas avoir quitté volontairement l’emploi (hors démission légitime)
- Être apte au travail
- Résider en France de manière stable
- Être inscrit comme demandeur d’emploi à Pôle emploi.
Critère | Contrat d’apprentissage | Contrat de professionnalisation | Contrat de travail classique (CDD/CDI) |
Statut | Salarié en formation | Salarié en formation | Salarié |
Ouverture des droits au chômage | Oui, si perte involontaire ou démission légitime | Oui, si perte involontaire ou démission légitime | Oui, si perte involontaire ou démission légitime |
Durée minimale de travail requise | 6 mois (130 jours ou 910 h) sur 24 derniers mois (36 mois si 53 ans et +) | 6 mois (130 jours ou 910 h) sur 24 derniers mois (36 mois si 53 ans et +) | 6 mois (130 jours ou 910 h) sur 24 derniers mois (36 mois si 53 ans et +) |
Calcul du montant ARE | Basé sur le salaire perçu pendant l’apprentissage (SJR) | Basé sur le salaire perçu pendant le contrat pro (SJR) | Basé sur le salaire perçu pendant le CDD/CDI (SJR) |
Durée maximale d’indemnisation | 24 mois (36 mois si 53 ans et +) | 24 mois (36 mois si 53 ans et +) | 24 mois (36 mois si 53 ans et +) |
Cas de démission légitime | Oui, liste spécifique définie par Pôle emploi | Oui, liste spécifique définie par Pôle emploi | Oui, liste spécifique définie par Pôle emploi |
Rupture conventionnelle | Assimilée à une perte involontaire | Assimilée à une perte involontaire | Assimilée à une perte involontaire |
Comment est calculé l’ARE après un apprentissage ?
Le calcul repose sur le Salaire Journalier de Référence (SJR) :
- Basé sur les salaires bruts perçus (primes incluses, indemnités exclues) pendant le contrat
- Deux formules appliquées, la plus favorable retenue :
- 40,4 % du SJR + 12,47 €
- 57 % du SJR
Plancher : 30,42 €/jour
Plafond : 75 % du SJR
Durée et début de versement
- Durée = période travaillée, plafonnée à 24 mois (36 mois si 53 ans et +)
- Délai de carence minimum : 7 jours (peut être prolongé selon les indemnités reçues)
- Versement conditionné à l’actualisation mensuelle.
Faire une simulation chômage après alternance
Pour estimer vos droits :
- Rendez-vous sur le simulateur officiel ARE de Pôle emploi
- Préparez vos bulletins de salaire et votre attestation employeur
- Indiquez la durée du contrat et le salaire brut perçu.
En résumé : Même après un contrat en alternance ou un apprentissage, vous pouvez percevoir le chômage si vous remplissez les critères. Une simulation en ligne vous permettra de connaître précisément votre montant d’ARE et de mieux anticiper votre budget pendant votre recherche d’emploi.
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