Ce modèle de pluriactivité, en forte croissance depuis quelques années, bouscule les frontières traditionnelles entre métiers, statuts et secteurs. Mais cette liberté a ses limites : flou juridique, charge administrative, dispersion des revenus… Pour sécuriser leur activité tout en conservant leur flexibilité, de plus en plus de consultants multi-activités choisissent le portage salarial, une solution hybride qui s’adapte à leur réalité professionnelle mouvante.
La pluriactivité n’est certes pas un phénomène nouveau mais elle prend, en 2025, une ampleur nouvelle. Accélérée par la digitalisation, le développement des outils à distance, la quête de sens et d’indépendance, elle devient un modèle économique à part entière.
Selon une étude menée par le syndicat indépendant Smart et Bpifrance Le Lab, près de 25 % des travailleurs indépendants en France cumulent aujourd’hui plusieurs activités économiques distinctes. On retrouve parmi eux :
Ces profils adaptent leur offre au fil des opportunités, en mettant à profit leur spectre de compétences étendu, et innovent dans leur manière de se rendre utiles. Ainsi, ils ont une activité professionnelle dispersée mais cohérente, construite autour de leur identité de consultant indépendant.
Cette liberté a toutefois un coût : la complexité administrative. En multipliant les activités, les statuts et les clients, les consultants pluriactifs se heurtent rapidement à des défis concrets :
Pour beaucoup, jongler avec plusieurs structures (micro-entreprise, société, contrat de vacataire, etc.) devient une véritable charge mentale. À cela s’ajoute l’impossibilité d’accéder au chômage, à la mutuelle collective, ou à une retraite optimisée.
Face à ces contraintes, le portage salarial séduit de plus en plus de profils pluriactifs. Ce statut hybride permet à un indépendant d’exercer son activité sous la forme d’un contrat de travail, tout en gardant la liberté de choisir ses missions, ses clients et ses tarifs.
En signant une convention avec une société de portage, le consultant continue à trouver ses missions, à négocier ses honoraires et à organiser son travail. Mais c’est la société de portage qui facture le client et reverse un salaire net au consultant, après avoir déduit les cotisations sociales et les frais de gestion.
Il n’a ainsi pas besoin de créer une structure juridique, ni de gérer sa comptabilité. Le consultant porté bénéficie en plus de la protection sociale du salariat (assurance chômage, retraite, prévoyance, mutuelle).
Le portage permet de regrouper sous une seule bannière plusieurs types d’activités de prestation intellectuelle : conseil, formation, coaching, animation d’ateliers, accompagnement de projets… Tant que l’activité ne relève pas du commerce ou de la production matérielle, elle peut être portée.
Plutôt que de jongler avec plusieurs statuts ou entités, le consultant porté se présente comme « salarié d’une société de portage ». Cela rassure certains clients, notamment les grands comptes, qui préfèrent contractualiser avec une entreprise, sans gérer les contraintes du freelance.
Le portage salarial uniformise les droits sociaux du consultant, ce qui est particulièrement appréciable quand les revenus sont variables ou multiformes.
Le consultant multi-casquettes a besoin de flexibilité… mais aussi de clarté. Le portage salarial répond à ce double besoin. Cette forme d’emploi accompagne ces professionnels hybrides en se positionnant comme un outil structurant de cette autonomie élargie : un cadre légal, une simplification administrative, une sécurité sociale — sans renoncer à la liberté de choisir ses projets.